LES CADRANS SOLAIRES

par Francis CAHUZAC et Claude GUICHETEAU

Dernière mise à jour : 26-01-2004


Bref aperçu sur leur origine et leur disparition.

Il est vraisemblable que de la constatation du retour des saisons, naquit la première unité de temps réellement perçue par les hommes, devant naturellement modifier leur façon de vivre au fil de l'année.

L'observation du mouvement des étoiles fut rapidement liée aux semailles, activité essentielle de leur existence, mais certains observateurs allèrent plus loin, ils construisirent des repères terrestres de la position des astres.

Ces premières constructions monumentales sont en fait des calendriers géants, alignements étranges de pierres dressées avec une précision exceptionnelle comme à Stonehenge en Grande-Bretagne à l'âge du bronze (vers -1900 à -1600) et en Gambie au début de l'âge du fer (vers -1100), des pyramides en Egypte et en Amérique du sud, des assemblages architecturaux divers en Chine, Inde, Iran. Chaque région du globe peut montrer son calendrier monumental des origines, mais il semble que les zones tropicales soient les mieux pourvues.

L'année donc, est la première unité, rapidement divisée en 12 lunaisons, mais le compte n'y est pas, aussi les civilisations vont-elles choisir, l'une le soleil, l'autre la lune et finalement toutes élaboreront des calendriers luni-solaires de précision variable suivant la qualité du raisonnement mathématique de leur astronome ; les Aztèques ont créé un calendrier très complexe, impressionnant de précision et de longévité.

Généralement l'année solaire est divisée en 12 mois, plus quelques jours de rattrapage pour faire le compte. Fatalement le nycthémère (une rotation de la terre sur elle-même) est lui aussi divisé. Il semble que ce soit les Sumériens (Iran) qui divisèrent en 6 (chiffre important dans leur numération) le jour ainsi que la nuit, il y avait donc 12 heures par rotation terrestre, à l'image des 12 mois de l'année.

On peut imaginer que le mouvement journalier de l'ombre d'un arbre ou d'un édicule intrigua plus d'un observateur et engendra le cadran solaire.

Les premiers gnomons (en grec : bâton ou indicateur, selon les traducteurs) sont plantés verticalement. Le long d'un jour ensoleillé, nécessairement, l'ombre varie en longueur et en direction simultanément, variations difficilement assimilables, d'autant que d'un jour à l'autre les longueurs sont différentes pour une même heure ! Cela donna lieu à l'établissement de tables, donnant l'heure en fonction de la longueur de l'ombre mesurée en pied car, dans les régions tropicales la variation de longueur de l'ombre est plus visible que sa variation angulaire. A cette époque, on ne recherchait pas une division uniforme du jour mais surtout des repères communs à un groupe pour décider, prier. Ces gnomons sont les obélisques, les colonnes de pierre ou en fer.

Vers -1000 à -800, en Egypte apparaît le premier cadran portable, en bois.

A partir de ce moment, l'évolution du cadran se fera à vitesse variable, suivant l'intérêt des civilisations pour l'observation du ciel et les mathématiques.

Plus près de nous, c'est en Grèce vers -560 qu'Anaximandre de Millet, disciple de Thalès, introduit l'usage du gnomon vertical. Mais pour la nuit, on avait recours à la clepsydre (en grec : dérober l'eau) qui était depuis longtemps utilisée en Chine, Egypte..

Mais Rome n'est pas en reste, en -263, est ramené de Catane en Sicile, le premier cadran "romain" connu, c'est un scaphe, cadran hémisphérique creux. On s'aperçut 99 ans plus tard qu'il n'était pas adapté au lieu ! Les musées européens détiennent de beaux exemplaires de bons cadrans romains.

C'est en Angleterre que débute le mouvement intellectuel en Europe, en 670 (église de Bewcastle) premier cadran vertical divisé en 12, puis à Reims vers l'an 1000.

L'Europe des hautes latitudes ne connaît vraiment les cadrans solaires que grâce aux byzantins qui avaient fuit en Italie, relayés par les Arabes Fatimides transitant par l'Espagne jusqu'à la France du Xième siècle. Le style (ou gnomon) est horizontal, comme pour beaucoup de cadrans de hauteur mais la division est imparfaite, d'ailleurs, il ne divise toujours pas le temps mais indique le plus souvent une succession de prières qui sont : matines ou mannes (devenues plus tard prime) à l'heure du lever du soleil ; tierce, au milieu de la matinée ; sexte, à midi ; none au milieu de l'après-midi et enfin les vêpres au coucher du soleil. En 1040, on note l'apparition du cadran de berger (cadran de hauteur), sans doute un reste des cadrans de basses latitudes. Ces petits cadrans de poche étaient encore fabriqués à la fin du XIXème siècle dans les Pyrénées.

Mais ces cadrans canoniaux (cadrans semi-circulaires avec le gnomon horizontal) surtout propres aux églises, ne donnent pas satisfaction quand il faut diviser également le temps. C'est après les croisades qu'apparaît en Europe le cadran solaire avec le style parallèle à l'axe de la terre, c'est à dire, dirigé vers le pôle (le porteur d'ombre horizontal ou vertical était le gnomon, il devient le style depuis qu'il est incliné) cette nouvelle pratique révolutionne la gnomonique européenne et est à la base de nos cadrans actuels. L'essor de la gnomonique à la renaissance se traduira par une multitude de cadrans horizontaux et verticaux traditionnels, des découvertes comme le cadran analemmatique dans lequel l'homme utilise son ombre pour connaître l'heure sur une ellipse dessinée sur le sol. L'algèbre, l'arithmétique et la géométrie se développent, de nombreux livres sont publiés, en latin puis en français, anglais, allemand, les traductions et les gens circulent, la Révocation de l'Edit de Nantes y fait pour beaucoup, les connaissances migrent et les centres principaux de fabrication se déplacent. Avec les voyages, les cadrans portables font leur apparition, ces derniers font la plus grande part des collections publiques ou privées.

Le XVIIème siècle voit l'âge d'or de la gnomonique, les inventeurs font des prouesses techniques, utilisant l'optique et la chaleur comme dans le cadran pour aveugles de Jacques Ozanam, le magnétisme avec les cadrans de Bloud, ivoirier Dieppois car à cette époque, pour une partie de l'Europe, les nords magnétique et géographique sont confondus.

Au XVIIIème siècle, les garde-temps (ancêtres de nos montres) manquent de vigilance et perdent parfois plusieurs dizaines de minutes par jour aussi a-t-on recours à la méridienne - grand cadran solaire de précision n'indiquant le temps que vers midi - pour régler ces mécanismes vagabonds. Ce sera là leur dernier grand service pour le temps car les techniques de mesure de l'écoulement du temps vont changer, la transmission par radio va mettre à la portée de tout à chacun la connaissance de l'heure nous permettant ainsi de remettre à l'heure nos montres à quartz.

Bien qu'étant devenu obsolète, le cadran solaire reste un art décoratif agréable, une curiosité scientifique (des cadrans ont été inventés au XXème siècle) à redécouvrir, il suffit de constater l'intérêt à ce mode de communication local de temps, ne serait-ce qu'à travers du dernier cadran monumental construit en 1992/1993, la Nef Solaire sur l'aire de Tavel, autoroute A9 à 15km d'Orange, haute de 17m, pesant 600t, témoin moderne de méthodes archaïques, elle abrite un historique illustré et une muséographie sur les cadrans solaires et le temps.

1°) VUES VERTICALES
(dans l'ordre alphabétique et de départements)


10-01-2004 - 12h20
Ancien hôpital Général
Rue du Treize-Octobre-1918
Laon 02000
Photo numérique : Francis CAHUZAC 7-08-2002
Rue Jacques-Rimbault
Bourges 18000
Négatif : Francis CAHUZAC Cathédrale
Chartres 28000
Photo : Paul SAMAT
28-12-2000
La Baraquette
Castanet-le-Haut 34610
Négatif : Francis CAHUZAC 27-12-2000
2 rue du Dr. Pauzier
Saint-Gervais-sur-Mare 34610
Négatif : Francis CAHUZAC 6-05-2000
Château
Malesherbes 45330
Négatif : Francis CAHUZAC
14-04-2001
rue du Murot
Brauvilliers 55170
Négatif : Francis CAHUZAC 26-07-2002
95 rue Camille-Barrere
La Charité-sur-Loire 58400
Négatif : Francis CAHUZAC 30-06-2002
Cathédrale
Nevers 58000
Négatif : Francis CAHUZAC
28-12-2000
68 rue Jean-Jacques-Rousseau
Paris 75001
Négatif : Francis CAHUZAC 2-06-2000
Jardin des Plantes
Paris 75005
Négatif : Francis CAHUZAC 30-04-2003
Rue Saint-Jacques
Paris 75005
Photo numérique Francis CAHUZAC
16-04-96
Val de Grâce
Paris 75005
Négatif : Francis CAHUZAC 8-05-2001
11 square Lamartine
Paris 75016
Négatif : Francis CAHUZAC 30-09-2000
2 rue Grande
Flagy 77156
Négatif : Francis CAHUZAC
8-11-2003 - 9h40
2 rue A.-Morlot
Nanteuil-sur-Marne 77730
Photo numérique : Francis CAHUZAC 8-11-2003 - 8h58
42 rue Pasteur
Saint-Jean-les-Deux-Jumeaux 77660
Photo numérique : Francis CAHUZAC 17-07-2003 - 17h24
Ecole de la Chesnaie, avenue du Verger
Seine-Port 77113
Photo numérique : Francis CAHUZAC
15-07-2000
211 rue Vivaldi
Aiffres 79230
Négatif : Francis CAHUZAC 15-07-2000
211 rue Vivaldi
Aiffres 79230
Négatif : Francis CAHUZAC 16-07-2000
Saint-Martin-de-Bernegoue 79230
Négatif : Francis CAHUZAC
30-10-1999
rue de l'Hôtel-de-Ville
Vermenton 89270
Négatif : Francis CAHUZAC 20-02-2001
Hospice
Arpajon 91290
Négatif : Francis CAHUZAC

2°) VUES HORIZONTALES
(dans l'ordre alphabétique et de départements)


6-04-2002
Colombier ruiné
Buzancy 02200
Photo : Paul SAMAT 16-06-2002
Palais Ducal
Nevers 58000
Négatif : Francis CAHUZAC
20-08-2002
24 rue Saint-Trohé
Nevers 58000
Négatif : Francis CAHUZAC 12-10-2002
Eglise
Hénonville 60119
Cliché : Didier LEVEAUX
22-07-1996
Villefranche-de-Conflent 66500
Négatif : Francis CAHUZAC 8-05-2001
14 quai des Orfèvres
Paris 75001
Négatif : Francis CAHUZAC
1er-12-2003 - 12h40
Rue de l'Hôtel-de-Ville / rue des Barres
Paris 75004
Photo numérique : Francis CAHUZAC 12-11-2002
Ancien hôpital Laënnec
Paris 75007
Négatif : Francis CAHUZAC
6-07-2003 - 12h38
4 rue de l'Abreuvoir
Paris 75018
Photo numérique : Francis CAHUZAC 26-02-2002
Eglise
Longueil 76860
Négatif : Francis CAHUZAC
15-10-2000
Eglise
Montigny-Lencoup 77520
Négatif : Francis CAHUZAC 24-02-2002
Eglise
Dampierre-en-Yvelines 78720
Négatif : Francis CAHUZAC
18-01-2003
Eglise
Maule 78580
Photo numérique : Paul SAMAT 16-07-2000
Mairie
Aiffres 79230
Négatif : Francis CAHUZAC
Observatoire Camille Flammarion
Juvisy-sur-Orge 91260
Photo : Paul SAMAT Observatoire Camille Flammarion
Juvisy-sur-Orge 91260
Photo : Paul SAMAT
Sur une pile du pont aqueduc
rue de la Citadelle
Arcueil 94110
Photo : Franck CHARBONNEAU

3°) DEVISES (dans l'ordre alphabétique)


"Anno 1745 in signo sagitarii. Heu Mortis Fortasse Tuae Quam Prospicis Hora. Boullangerfecit" Ancien hôpital Laënnec à Paris
Traduction du latin : "Hélas c'est peut-être l'heure de ta mort que tu regardes
Fait par Boullanger en l'an 1745 sous le signe du Sagittaire"

"Hora fugit stat jus" Palais de Justice de Paris
Traduction du latin : "L'heure change la justice reste immuable"

"J'ay rayson" 1704 - Eglise d'Hénonville (60)

"La charité n'a point d'heure" 1819 - Hospice d'Arpajon (91)

"La vie est comme l'onde, invisible en son cours elle semble immobile mais avance toujours" Façade rue Jacques-Rimbault à Bourges (18)

"Podes virar lo cuol al vent lo viraras pas al temps" 1993 - Hameau de la Baraquette (Castanet-le-Haut) (34)
Traduction de l'occitan : "Tu peux tourner ton cul au vent tu ne le tourneras pas au temps"

"Quand tu sonneras je chanteray" Façade du 4 rue de l'Abreuvoir 75018 Paris

"Sic transit gloria mundi" Eglise de Dampierre-en-Yvelines (78)
Traduction du latin : "Ainsi passe la gloire du monde"

"Sicut digito phoebus fugientes horas delinet" Façade du 24 rue Saint-Trohé à Nevers (58)
Traduction du latin : "Comme du bout du doigt, le soleil trace la fuite des heures"

"Sine sole nihil" Eglise de Montigny-Lencoup (77)
Traduction du latin : "Rien sans le soleil"

"Transibunt et augebitur Scientia" Jardin des Plantes de Paris
Traduction du latin : "Les temps passent et la science aura progressé"

"Vigilate nescitis qua hora luminis aspectu redametur luminis autor" 1781 - Cathédrale St-Cyr à Nevers (58)
Traduction du latin : "Attention ! vous ne savez pas à quelle heure le créateur de la lumière...
... est rendu par la lumière à la vue de la lumière"



RETOUR CFPPHR